Tribune

La France et l’Europe, pour un avenir commun

Nous pouvons le regretter, mais l’Europe a été trop largement occultée du débat face à la crise générée par la pandémie due au Covid-19. Non pas qu’elle n’est pas été active mais parce que chaque pays de l’Union Européenne a joué plutôt solo, notamment en début de crise, empêtré dans les stratégies quant à répondre aux nombreux défis, en premier lieu sanitaire mais aussi sociaux et économiques, face aussi aux incertitudes liées à la bonne compréhension du virus lui-même, nécessitant une constante adaptation des stratégies, pas toujours bien comprises du grand public.

Si cette crise révèle aussi nos fragilités, remet en cause le sentiment de toute puissance face à la nature, remet en cause notre souveraineté, elle nous révèle nos richesses, nos capacités d’adaptation, nos élans de générosité à travers les mouvements de solidarités du plus petit au plus grand échelon, elle révèle aussi l’importance des nouvelles technologies dans la gestion de la crise et notre installation de plain-pied dans le troisième millénaire.

L’Europe, rappelons-le, n’a pourtant jamais été en reste et ce avant comme pendant la crise. Ainsi, qui sait que l’Europe a consacré 3,6 milliards d’euros d’aides aux plus démunis entre 2014 et 2020, soit un euro par européen et par an : cela finance par exemple un repas sur quatre aux Restos du Cœur.

Si nous le voulons, l’Europe sortira renforcée dans sa contribution d’après crise : les instruments sont là, instruments politiques, institutionnels, sociaux et économiques ; il suffit de bien s’en servir à travers la vision d’un monde meilleur, non pas une vision naïve voire angélique du monde mais en harmonie avec les valeurs morales qui nous animent.

A quelques jours de la visite du Président de la République dans le Département de l’Aisne sur les traces de Charles de Gaulle, alors encore Colonel, engagé en mai 1940, avec ses forces mécaniques, dans la bataille de Montcornet, en pays de Serre, il est bon de rappeler les toutes premières phrases de ses Mémoires : « Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l’inspire aussi bien que la raison. ».

Aujourd’hui, cette « certaine idée de la France » passe nécessairement par une certaine idée de l’Europe, il y va de notre avenir commun, de la pérennité de nos institutions et de nos valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité.

       Marc DELATTE – Député de l’Aisne